L'Arlésienne, Les Indes
Christian Zacharias, direction
Kammerorchester Basel
Jean Philippe Rameau: Les Indes Galantes, Suites
Georges Bizet: L’Arlésienne
Christian Zacharias – Kammerorchester Basel
Christian Zacharias dirige Rameau et Bizet. Jean-Philippe Rameau est considéré comme le plus grand musicien français avant le 19e siècle. Il révolutionne non seulement l’art lyrique, mais également la musique de clavecin. Au clavier comme sur la scène où déferlent ses opérasballets, la diversité, la surprise, les contraste sont chez lui toujours de mise. Créé le 28 août 1735, Les Indes galantes est le premier de ses six opéra-ballets; le plus représentatif aussi du genre, très en vogue en France à l’époque baroque. Un 18e siècle où l’exotisme triomphe… dans une joyeuse approximation géographique: ainsi «l’Inde» incarne ici à la fois la Turquie, le Pérou, la Perse et les Amériques! En pleine insouciance galante – Louis XV est sur le trône et voue en sa cour un veritable culte au plaisir –, c’est le spectacle qui est avant tout recherché.
Le Visage plus complet de L’Arlésienne
Christian Zacharias se réjouit d’offrir au public du Gstaad Menuhin Festival un visage plus complet de L’Arlésienne de Georges Bizet que celui que l’on a l’habitude de se voir présenter au travers des deux suites qui en ont été tirées. Un visage qui sied parfaitement à la physionomie du Kammerorchester Basel puisqu’au contraire des suites écrites pour orchestra symphonique, la version originale de ce mélodrame est conçue pour un ensemble réduit de 26 musiciens.
Drame de passion
C’est à Carvalho, directeur du Théâtre du Vaudeville à Paris, que revient l’idée de confier à Bizet l’habillage musical du «drame de passion» tiré des Lettres de mon moulin que lui propose en 1869 Alphonse Daudet. Créé le 1er octobre 1872, l’ouvrage est boudé par un public mondain que la musique importune et que «ce drame se passant dans une cour de ferme» n’intéresse pas. Daudet en est profondément blesse. Bizet, lui, ne s’avoue pas vaincu: il décide dans la foulée d’en tirer une suite orchestrale qu’il fait exécuter le 10 novembre déjà sous la direction de Pasdeloup, avec le succès que l’on sait. Pour Christian Zacharias, les mouvements intermédiaires recèlent une valeur au moins aussi grande que celle des mouvements retenus pour les suites.