Partita n° 2 en ut mineur, BWV 826
Gstaad Piano Academy 2017 avec Sir András Schiff
Enregistré le 18 juillet 2017
Julia Hámos joue Partita n° 2 en ut mineur, BWV 826
de Johann Sebastian Bach:
1. Sarabande
2. Rondeau
3. Capriccio
Sir András Schiff et la Gstaad Piano Academy
Il y a autant de styles de masterclasses que de musiciens. Pour avoir le privilège de l’accueillir à Saanen toutes les années (ou presque) depuis 2012, nous pouvons dire que celles animées par Sir András Schiff sous la bannière de la Gstaad Piano Academy comptent parmi les plus riches et éclairantes, tant pour les pianistes en herbe que pour le public, de plus en plus nombreux à se rendre dans la grande salle de l’Hôtel Landhaus à l’heure de ses journées de travail.
À l’image des récitals qu’il donne en marge de ces sessions, le pianiste hongrois privilégie l’étude des «fondamentaux»: Bach, Mozart, Beethoven, Schubert. Et prône, avec des mots simples et précis, portés par un ton toujours bienveillant, un subtil mariage de précision – de fidélité au texte et au style – et de fantaisie, de personnalité. «Si un pianiste n’entend qu’en deux couleurs, ce que produisent ses doigts ne peut être du grand art», explique Sir András Schiff avec toute la finesse qui le caractérise. «À l’opposé, Alfred Cortot, qui mettait pourtant beaucoup de notes à côté, possédait la plus grande des techniques parce que son jeu était riche de millions de couleurs, à l’instar de la palette des grands peintres.»
Plongée au cœur de la création
Les cours de maîtres de Sir András Schiff sont des moments d’exception, de communion directe avec le cœur de la musique et de ceux qui l’ont créée. Contrairement à beaucoup de professeurs qui aiment à interrompre régulièrement leurs étudiants pour leur montrer comment jouer, lui laisse au contraire la musique s’épanouir, parfois des mouvements entiers, pour le plus grand bonheur du public qui se voit gratifier d’une forme de récitals commentés. C’est ainsi seulement, à ses yeux, que l’on peut toucher à la «vérité» de la partition, celle non pas de l’interprète mais du compositeur. Il raconte d’ailleurs volontiers que durant ses études à Budapest, il a davantage appris des compositeurs – György Kurtág et Pál Kadosa en particulier – que des pianistes.